“Beyond Appearances”
This photographic project, which has become a central part of my visual exploration, is rooted in the memory of old multi-lens cameras — those devices that decomposed reality into a series of simultaneous fragments. By adopting their principle, the intention is not to reconstruct a unified image, but rather to question the very possibility of a total gaze.
Each photograph thus becomes a site of deconstruction: space is fractured, the subject multiplied, the moment traversed by several viewpoints that coexist without ever merging. The image no longer appears as a faithful mirror, but as an unstable, porous substance — one in which perception blurs, shifts, and opens itself to other interpretations.
These fragments, whether juxtaposed or superimposed, engage in a form of silent dialogue. They evoke memory — its layers and discontinuities — but also the manner in which our gaze continually reconstructs the world from scattered elements. This work therefore approaches the image not as a given, but as a fragile construction, perpetually on the verge of collapse yet rich with new possibilities.
By deconstructing photographic unity, it becomes less a question of representation than of reinvention — revealing a diffracted, multiplied reality that invites sensory experience and embraces uncertainty.
"Au-delà des apparences."
Ce projet photographique, qui devient un pan entier de mon exploration visuelle, s’inscrit dans la mémoire des anciens appareils multi-objectifs, ces machines qui décomposaient le réel en une suite de fragments simultanés. En empruntant leur principe, il ne s’agit pas de chercher à restituer une image unifiée, mais au contraire de questionner la possibilité même d’un regard total.
Chaque photographie devient ainsi le lieu d’une déconstruction : l’espace est éclaté, le sujet démultiplié, l’instant traversé par plusieurs points de vue qui coexistent sans jamais se fondre. L’image n’apparaît plus comme un miroir fidèle, mais comme une matière instable, poreuse, où la perception se brouille, se décale et s’ouvre à d’autres lectures.
Ces fragments, juxtaposés ou superposés, engagent une forme de dialogue silencieux. Ils évoquent la mémoire, ses strates et ses discontinuités, mais aussi la façon dont notre regard reconstruit sans cesse le monde à partir d’éléments épars. Ce travail explore donc l’image non pas comme une évidence, mais comme une construction fragile, toujours menacée d’éclatement et pourtant riche de nouvelles possibilités.
En déconstruisant l’unité photographique, il s’agit moins de représenter que de réinventer : donner à voir un réel diffracté, multiplié, qui invite à l’expérience sensible et à l’incertitude.